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Quels auxiliaires privilégier pour les plantes en serre chauffée : guide pratique

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L’article en bref

La lutte biologique en serre chauffée permet de combattre efficacement les ravageurs grâce à des auxiliaires naturels bien choisis.

  • Les prédateurs polyvalents comme les chrysopes et coccinelles s’attaquent à plusieurs types de ravageurs
  • Phytoseiulus persimilis et Amblyseius californicus sont redoutables contre les araignées rouges
  • Encarsia formosa et Macrolophus pygmaeus contrôlent efficacement les aleurodes
  • Le succès dépend du maintien des conditions optimales de température et d’humidité pour chaque auxiliaire

Quand on cultive sous serre chauffée, les problèmes de ravageurs peuvent vite devenir un cauchemar. Je me souviens encore de ma première serre professionnelle où j’avais perdu presque toute ma production de tomates à cause d’une invasion d’aleurodes. Cette expérience m’a convaincu d’adopter la lutte biologique au jardin comme méthode principale. Les auxiliaires sont devenus mes meilleurs alliés ! Aujourd’hui, je partage avec toi mon expertise pour choisir les meilleurs auxiliaires pour protéger tes cultures en serre chauffée.

Les auxiliaires incontournables pour la serre chauffée

Dans l’environnement contrôlé d’une serre chauffée, certains auxiliaires se révèlent particulièrement efficaces. Les conditions de température et d’humidité constantes favorisent leur développement et leur activité prédatrice. Mon expérience de plus de 15 ans dans ce domaine m’a permis d’identifier les champions de la lutte biologique en milieu protégé.

Les prédateurs polyvalents

En tête de liste, je place les chrysopes. Ces insectes aux ailes transparentes sont redoutables contre les pucerons, aleurodes et acariens. Leurs larves peuvent dévorer jusqu’à 500 pucerons durant leur développement ! Je les introduis systématiquement dès que je détecte les premiers ravageurs.

Les coccinelles constituent également d’excellentes alliées. J’utilise principalement Adalia bipunctata et Cryptolaemus montrouzieri, spécialiste des cochenilles farineuses. Un conseil : place-les plutôt le matin ou en soirée pour éviter qu’elles ne s’envolent immédiatement.

Les spécialistes des acariens

Pour lutter contre les araignées rouges, véritables fléaux en serre chauffée, rien ne vaut Phytoseiulus persimilis. Cet acarien prédateur est très efficace quand l’humidité se maintient au-dessus de 60%. Je l’introduis dès l’apparition des premiers foyers, à raison de 20 individus par m².

Amblyseius californicus constitue une alternative intéressante car il supporte mieux les températures élevées et les faibles taux d’humidité. Il est moins vorace mais plus résistant, ce qui en fait un excellent choix préventif.

Les champions contre les aleurodes

Encarsia formosa est mon auxiliaire de prédilection contre les aleurodes (mouches blanches). Cette micro-guêpe parasite les larves d’aleurodes, les transformant en puparium noir. Pour une efficacité optimale, j’introduis 5 à 10 individus par m² toutes les 2 semaines.

Macrolophus pygmaeus complète parfaitement ce dispositif. Cette punaise prédatrice s’attaque aux œufs et larves d’aleurodes, mais aussi aux tétranyques et aux thrips. Sa polyvalence en fait un auxiliaire très rentable.

Optimiser l’efficacité des auxiliaires en environnement chauffé

L’introduction d’auxiliaires ne suffit pas – encore faut-il leur offrir les conditions idéales pour qu’ils prospèrent. Dans mes serres, je veille particulièrement à ces aspects qui font toute la différence entre succès et échec.

Contrôle des paramètres environnementaux

La température est cruciale pour l’activité des auxiliaires. Voici les plages optimales pour les principaux auxiliaires :

Auxiliaire Température optimale Humidité relative
Phytoseiulus persimilis 20-28°C 60-90%
Encarsia formosa 18-30°C 50-70%
Aphidius colemani 15-25°C 60-80%
Macrolophus pygmaeus 15-30°C 40-80%

Je surveille quotidiennement ces paramètres et j’ajuste mon chauffage et ma ventilation en conséquence. Un thermo-hygromètre connecté m’aide à maintenir ces conditions idéales.

Stratégies d’introduction et de conservation

Pour maximiser l’efficacité des auxiliaires, j’applique une stratégie d’introduction progressive. Je commence par des lâchers préventifs avant même l’apparition des ravageurs, puis j’ajuste les quantités selon l’évolution des populations.

Pour favoriser leur installation durable, j’ai installé un hôtel à insectes efficace à proximité de ma serre. Cette structure offre un refuge aux auxiliaires quand les conditions deviennent moins favorables.

Compatibilité avec les pratiques culturales

J’ai appris à mes dépens que certaines pratiques peuvent nuire aux auxiliaires. J’évite désormais tout traitement chimique, même biologique, sans vérifier sa compatibilité. Les produits à base de soufre, par exemple, sont toxiques pour de nombreux auxiliaires comme Phytoseiulus.

L’irrigation par aspersion peut également perturber certains auxiliaires. Je privilégie donc le goutte-à-goutte pour maintenir un environnement favorable à mes alliés naturels.

Solutions spécifiques pour les cultures exigeantes

Chaque type de culture présente des défis particuliers en termes de protection. Mes années d’expérience m’ont appris à adapter mes stratégies selon les plantes cultivées.

Pour les cultures de solanacées (tomates, poivrons), j’utilise principalement :

  • Macrolophus pygmaeus contre les aleurodes et Tuta absoluta
  • Aphidius colemani contre les pucerons spécifiques
  • Nesidiocoris tenuis en complément pour les zones chaudes de la serre

Pour les cultures de concombres et melons, plus sensibles aux acariens, je mise sur :

Amblyseius swirskii, efficace contre les thrips et aleurodes. Neoseiulus cucumeris, spécialiste des thrips. Ces auxiliaires apprécient particulièrement l’humidité qui règne autour de ces cultures.

Pour les plantes ornementales, souvent plus diversifiées, j’adopte une approche mixte avec des prédateurs généralistes comme les chrysopes, complétés par des spécialistes selon les ravageurs identifiés lors de mes inspections hebdomadaires.

Les avantages de la lutte biologique sont particulièrement évidents en serre chauffée : absence de résidus toxiques, respect de l’environnement et efficacité durable. En associant judicieusement différents auxiliaires, j’obtiens un écosystème équilibré qui maintient les ravageurs sous le seuil de nuisibilité.

Rappelle-toi que l’observation régulière reste la clé du succès. Je passe au moins 30 minutes chaque semaine à inspecter minutieusement mes cultures pour détecter précocement tout problème. Cette vigilance me permet d’intervenir au moment optimal, quand les populations de ravageurs sont encore faibles.

Sources :
wiki de la lutte biologique
wiki de la lutte bio

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