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Quels insectes auxiliaires utiliser contre les aleurodes en serre : guide pratique

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L’article en bref

La lutte biologique contre les aleurodes en serre nécessite une stratégie impliquant des insectes auxiliaires efficaces.

  • Encarsia formosa, guêpe parasitoïde capable de neutraliser jusqu’à 100 larves d’aleurodes par femelle
  • Macrolophus pygmaeus, punaise prédatrice polyvalente attaquant tous les stades de développement des aleurodes
  • Delphastus catalinae, petite coccinelle dévorant jusqu’à 160 œufs d’aleurodes par jour, idéale pour les infestations sévères
  • Une approche préventive combinée à une intervention curative assure un contrôle efficace sans produits chimiques

Face aux invasions d’aleurodes dans ma serre, j’ai dû développer une stratégie de défense efficace. Ces petits « papillons blancs » peuvent rapidement transformer une récolte prometteuse en désastre. Après plusieurs années d’expérimentation, j’ai constitué un arsenal d’insectes auxiliaires redoutablement efficaces. Je partage aujourd’hui mes découvertes pour t’aider à protéger tes cultures sous serre sans recourir aux produits chimiques nocifs.

Identifier les aleurodes et comprendre leurs dégâts

Les aleurodes, souvent appelées « mouches blanches », ne sont pas de véritables mouches mais des insectes suceurs de sève. Dans mes serres, je les repère facilement grâce à leur apparence caractéristique : de minuscules insectes blancs d’environ 1 à 2 mm qui s’envolent en nuage quand on secoue les plantes infestées.

Ces nuisibles causent plusieurs types de dommages que j’ai appris à reconnaître rapidement :

  • Affaiblissement des plantes par succion de la sève élaborée
  • Développement de fumagine sur le miellat qu’ils sécrètent, limitant la photosynthèse
  • Transmission de virus pouvant détruire entièrement les cultures

Un jour, en inspectant mes plants de tomates, j’ai découvert une infestation massive d’aleurodes. Les feuilles jaunissaient et la fumagine noire commençait à recouvrir les plants. J’ai immédiatement compris qu’il me fallait agir vite pour sauver ma production. C’est à ce moment que j’ai véritablement plongé dans l’univers passionnant de la lutte biologique contre les insectes nuisibles.

Cycle de vie des aleurodes en serre

Pour combattre efficacement ces ravageurs, j’ai d’abord étudié leur biologie. Les aleurodes se développent en cinq étapes : œuf, quatre stades larvaires et adulte. Dans mes serres chauffées, j’ai observé qu’un cycle complet peut s’accomplir en seulement 3 semaines, expliquant la rapidité des infestations.

Symptômes visuels d’infestation

Quand tu inspectes tes plantes, recherche ces signes révélateurs : présence d’adultes blancs sous les feuilles, larves transparentes à jaunâtres fixées à la face inférieure des feuilles, et dépôts collants de miellat sur les feuilles et les fruits. Ce dernier signe m’a souvent alerté avant même de repérer les insectes.

Conditions favorables aux aleurodes

J’ai remarqué que les conditions chaudes et humides des serres constituent l’environnement idéal pour ces ravageurs. Ils prolifèrent particulièrement entre 20 et 30°C, exactement les températures que je maintiens pour mes cultures de tomates et concombres.

Les insectes auxiliaires efficaces contre les aleurodes

Après plusieurs tentatives avec différentes méthodes de lutte biologique, j’ai identifié les insectes auxiliaires les plus performants contre les aleurodes. Ces petits alliés font désormais partie intégrante de ma stratégie de protection des cultures.

Encarsia formosa : le parasitoïde spécialiste

Encarsia formosa est devenue ma première ligne de défense. Cette minuscule guêpe parasitoïde pond ses œufs dans les larves d’aleurodes. J’ai constaté que chaque femelle peut parasiter jusqu’à 100 larves d’aleurodes ! Les larves parasitées deviennent noires, ce qui me permet de suivre visuellement l’efficacité du traitement.

J’effectue des lâchers préventifs dès que les températures dépassent 18°C dans ma serre, à raison de 1 à 3 individus par m². En cas d’infestation déjà présente, j’augmente les doses à 5-10 individus par m² pendant plusieurs semaines consécutives.

Macrolophus pygmaeus : le prédateur polyvalent

Le Macrolophus pygmaeus est devenu mon auxiliaire préféré pour sa polyvalence. Cette punaise prédatrice s’attaque non seulement aux aleurodes à tous leurs stades de développement, mais aussi à d’autres ravageurs comme les thrips et les œufs de papillons.

Pour une installation réussie, j’introduis ces prédateurs avant l’apparition des aleurodes, car ils mettent plusieurs semaines à établir une population suffisante. L’avantage majeur est leur capacité à survivre même en l’absence de proies, en se nourrissant de la sève des plantes sans les endommager.

Delphastus catalinae : le spécialiste vorace

Pour les infestations sévères, j’utilise Delphastus catalinae, une petite coccinelle spécialiste des aleurodes. Son appétit est impressionnant : chaque adulte peut consommer jusqu’à 160 œufs ou 12 larves d’aleurodes par jour ! Je les introduis à raison de 2 individus par m² dans les foyers d’infestation.

Voici un tableau comparatif des principaux auxiliaires que j’utilise :

Auxiliaire Type Stades ciblés Température optimale Dose recommandée
Encarsia formosa Parasitoïde Larves 20-27°C 1-10/m²
Macrolophus pygmaeus Prédateur Tous stades 15-30°C 1-5/m²
Delphastus catalinae Prédateur Œufs et larves 20-35°C 2-5/m²

Stratégies d’introduction et maintien des auxiliaires

L’efficacité de la lutte biologique dépend grandement de la stratégie d’introduction des auxiliaires. J’ai mis au point une approche qui combine prévention et intervention curative pour maximiser les résultats.

Ma stratégie préventive commence dès la plantation. J’introduis des Macrolophus pour établir une population de base avant l’apparition des aleurodes. Sur les plants de tomates, j’installe également des plantes-relais comme des plants de tabac ou d’aubergine qui servent de « garde-manger » aux auxiliaires en attendant l’arrivée des ravageurs.

En parallèle, je mets en place une prophylaxie stricte : nettoyage régulier de la serre, élimination des feuilles très infestées, et utilisation de pièges chromotropiques jaunes pour surveiller les populations d’aleurodes.

Dans les cas d’infestations importantes, j’opte pour une approche combinée : lâchers massifs d’Encarsia formosa pour un effet rapide, complétés par des Macrolophus pour un contrôle à long terme. Cette stratégie m’a permis de réduire les populations d’aleurodes de plus de 90% en trois semaines dans ma serre de concombres l’été dernier.

Pour réussir ta lutte biologique contre les aleurodes, n’oublie pas que la patience est de mise. Les résultats ne sont pas instantanés comme avec les insecticides chimiques, mais ils sont durables et respectueux de l’environnement. Avec ces alliés naturels, tu pourras profiter de récoltes saines tout en préservant l’équilibre biologique de ta serre.

Sources :
wiki de la lutte biologique
wiki de la lutte bio

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