Courtilière
Mi-grillon, mi-taupe, il existe un insecte qui peut effrayer plus d’un jardinier. Parfois surnommée la “taupe-grillon”, la courtilière (Gryllotalpa gryllotalpa) est une espèce qui fait débat, car il se nourrit de nuisibles bien connus et quelquefois redoutés comme les vers blancs, les vers gris, etc., mais fait aussi certains dégâts dans les potagers en s’attaquant aux légumes et aux plantes. Mi-ravageuse, mi-auxiliaire, la courtilière n’en reste pas moins un insecte à surveiller !
Il faut en moyenne 2 années complètes pour qu’un œuf de courtilière devienne un insecte adulte orthoptère, un temps de développement partiellement long pour un insecte qui est assez impressionnant par sa taille (entre 5 et 10 centimètres). Reconnaissable par sa stridulation sourde qui ressemble à un vrombissement d’aspirateur, cet insecte peut voler, mais passe la plupart de son existence à creuser des galeries, d’où sa dangerosité pour les jardins, car elle ne contourne nullement les racines qu’elle rencontre, mais préfère les sectionner, créant ainsi des dégâts directs.
Bien que sa présence soit parfois dérangeante pour les jardiniers, il faut tout de même noter que son espèce est en voie de raréfaction, l’action de les supprimer peut alors s’envisager en cas de gros dégâts ou de pression trop importante de la courtilière.
Lutter contre la courtilière dans mon jardin ?
On ne parle que rarement d’invasion de courtilières, car ces insectes ne sont pas prolifiques comme de nombreux autres nuisibles, mais un seul spécimen peut provoquer des dégâts par son comportement de laboureuse et son réseau de galeries.
Pour limiter la présence de cet insecte dans des zones de plantations telles que les potagers, il existe quelques techniques qui réduiront le problème, tout en respectant le substrat du sol et les plantes avoisinantes :
- La lutte biologique. En offrant un cadre de vie facile aux prédateurs des courtilières comme les merles, les pies, les chats, les hérissons, ou quelques coléoptères oophages (qui s’alimentent d’œufs), vous bornerez la présence de l’insecte en laissant faire l’équilibre naturel.
- Éloigner les composteurs et les tas de fumiers des zones potagères. Les courtilières aiment s’installer dans ces zones riches en insectes dont elles se nourrissent. Les dégâts sont limités si les zones sont éloignées.
- Travailler le sol. Les courtilières creusent des galeries pour s’y sédentariser, en façonnant le sol, vous obligez les insectes à changer d’orientation ou de lieu de nidification (20 cm dans le sol).
- Traitements biologiques. Que ce soit du purin d’ortie, de savon noir, de marc de café ou d’huile de fritures, vous pouvez verser le liquide dans l’entrée de la galerie (verticale) des courtilières ce qui dérangera fortement leur cycle de reproduction.
- Le piégeage. De nombreux pièges “maisons” peuvent être mis en place pour attirer les insectes afin de les détruire.
- Les nématodes. Parasites efficaces face à bien des nuisibles, les nématodes vont se développer et détruire les courtilières par contact et ne laisser aucune trace de leur passage.
Très rarement visibles, les courtilières sont des insectes nocturnes le plus souvent enfouis sous la terre. Il est possible de les entendre grâce à leur bruit caractéristique (mâle) et de déceler leur présence par les symptômes spécifiques (base des plantes sectionnée, racine coupée, etc.), leur raréfaction et leur utilité dans les jardins demandent aux jardiniers de bien mesurer le besoin de leur anéantissement, car les courtilières contribuent à un fragile équilibre de l’écosystème.