Bouturage

Lorsque des caractéristiques distinctives à une plante plaisent au jardinier, il est possible de la bouturer pour donner naissance à de nouveaux échantillons végétaux à partir d’un simple morceau de feuille, de racine, de tige ou de rameau de la plante mère. Les boutures vont produire des racines et dupliquer des plantes sur les mêmes qualités que la plante initiale. C’est une méthode de multiplication végétative qui se pratique plus ou moins facilement en fonction des espèces et de l’expérience des jardiniers.

Certaines plantes ne sont pas bouturable. Pour d’autres, comme les petits arbres fruitiers de type framboisiers, groseilliers, etc., des arbustes tel que le buis, ou certains arbres plus impressionnants comme le saule, l’olivier, le pommier, le figuier sont très simples à multiplier. La technique est transposable sur les plantes aromatiques et certaines vignes et elle permet de regarnir à moindre coût des espaces de haies ou des espaces autour du végétal mère qui partage le même patrimoine génétique et le même rythme végétatif.

En fonction des espèces et des types de techniques, les périodes de bouturage peuvent varier, mais généralement on considère :

• Mai-juin pour le bouturage sur tige (chrysanthèmes, lupin, etc.)
• Juillet-août-septembre pour le bouturage semi-aoûté (géranium, arbustes persistants, etc.)
• Octobre-novembre pour le bouturage à bois sec (arbres, etc.)

Bouturer dans un jardin bio ?

Bien que les périodes et les techniques de bouturage varient, le principe reste le même : mettre en place une sorte de clonage végétal basé sur la reproduction non sexuée de la plante. L’avantage de ces méthodes est qu’il est facile de multiplier des plantes existantes et de les sélectionner pour leurs caractéristiques spécifiques. L’inconvénient est qu’après plusieurs générations de boutures, les capacités sexuées naturelles des plantes sont moins efficaces.

Quelques conseils pour bouturer :

•  Sélectionner un fragment (entre 10 et 15 cm) d’un jeune rameau ligneux ou herbacé sain (pour certaines plantes, des feuilles peuvent suffire) ;
• Enlever les feuilles et les pousses sur la partie qui va aller en terre et veiller à couper juste en dessous d’un nœud (pour une meilleure prise des racines) ;
• Repiquer vos boutures dans un trou d’une profondeur de 5 cm environ dans un terreau ou un substrat léger (vous pouvez stimuler les racines avec des hormones de bouturages naturels afin de faciliter la reprise en terre) ;
• Arroser délicatement les boutures et les installer dans un lieu semi-ombragé à l’abri (maintenez un fort taux d’humidité jusqu’à la replantation, il est possible de les placer sous cloches ou sous plastique pour une bonne hygrométrie)

Pratique et économique, ce procédé demande un peu de patience et parfois un soupçon de maîtrise, car tous les végétaux ne sont pas disposés à être clonés. Les jardiniers peuvent cependant jouer aux apprentis sorciers et multiplier leurs plantes favorites avec des méthodes naturelles sans le moindre usage de produits phytosanitaires. Le bouturage est un élément naturel directement intégré dans la magie de la nature. Pourquoi s’en priver ?