Phéromones Drosophila Suzukii
La drosophile suzukii (Drosophila suzukii) est une espèce nuisible très présente dans les vergers. Essentiellement tournées vers les cultures des cerises et de certains fruits à chair comme les framboises, les pêches ou les raisins, ces minuscules mouches (diptères) pondent des œufs directement dans les fruits qu’elles vont rendre impropres à la consommation. En lutte biologique, la mise en place de pièges à phéromones semble pouvoir enrayer la prolifération des nuisibles.
Souvent identifiées parmi les “vers de la cerise”, les drosophiles suzukii sont des insectes qui ont une capacité de propagation très rapide. En perçant la peau avec leur ovipositeur, chaque femelle drosophile va pondre entre 200 et 400 œufs par lot de 1 ou 2 par fruit. Les larves vont se développer à l’intérieur de la pulpe des baies, qu’elle soit mûre ou non, et les rendre incomestibles. Il peut ainsi y avoir jusqu’à 13 générations par année en fonction des conditions météorologiques. Les dégâts causés par cette prolifération excessive sont réels pour les cultures dont certaines peuvent perdre jusqu’à 80 % de leur récolte si rien n’est mis en place pour freiner les drosophiles ravageurs.
Des phéromones contre les drosophiles suzukii ?
Les moyens de lutter contre les drosophiles suzukii sont limités, car cette espèce est naissante dans les cultures européennes et ne connaît pas de prédateur naturel efficace. Les pièges à phéromones présentent cependant des résultats intéressants, ils entravent directement la multiplication des insectes en brisant les cycles de reproduction. Des phéromones sexuelles d’insectes femelles sont installées dans un dispositif qui va piéger les mâles en quête de procréation. Le piégeage par phéromone permet de diminuer les rencontres entre les mâles et les femelles et ainsi réduire progressivement le nombre de générations en activité.
Quelques conseils pour l’utilisation de pièges à phéromones contre les drosophiles suzukii :
- Installer les pièges dès la mi-mars pour faire face aux premières générations de drosophiles sortant de leur diapause ;
- Compter 1 piège pour 500 m² de culture ou 1 piège par arbre (cerisier, etc.) ;
- Placer le piège et sa capsule à phéromone à 1 mètre ou 1,5 m de hauteur ;
- Disposer le piège de préférence dans une zone ombragée pour prolonger la durée de diffusion des phéromones ;
- Surveillez régulièrement le piège pour contrôler l’évolution de la population des drosophiles ;
- Préférer des pièges avec une large capacité de contenance pour éviter la saturation du dispositif ;
Très expansifs et colonisateurs, ces nuisibles sont techniquement compliqués à gérer et éradiquer. Les jardiniers sont en lutte constante avec les drosophiles Suzukii une fois que celles-ci sont installées dans les jardins ou les vergers. Les pièges à phéromones permettent toutefois de freiner le développement et casser le rythme de proliférations des ravageurs, de quoi offrir un peu de répit aux délicieux fruits à pulpes de vos vergers !