Cossus gâte-bois
De l’ordre des lépidoptères (papillons), les Cossus cossus ou autrement appelés les “cossus gâte-bois” sont des insectes xylophages (dévoreurs d’aubier). En rongeant le bois, les larves de ce papillon vont provoquer une fragilisation de nombreuses espèces d’arbres, qu’ils soient fruitiers (pommiers, cerisiers, pruniers, etc.), ornementaux (chênes, érables, marronniers, etc.) ou rivulaires (saules, aulnes, etc.).
Discrets et presque inobservables, les papillons se confondent avec l’écorce des arbres et sont principalement nocturnes, ce qui rend leur détection difficile pour les jardiniers. Une fois de plus, ce ne sont pas les insectes adultes qui sont dangereux pour les végétaux, mais bien leurs larves, qui vont se nourrir des tissus vivants des arbres.
Au début de l'été, les œufs de cossus gâte-bois sont déposés par les imagos femelles directement dans les crevasses des arbres qui vont ensuite être colonisés par des larves ravageuses. Les jeunes chenilles au corps rouge-brunâtre vont creuser des galeries dans le bois grâce à leurs mandibules acérées et vont se renforcer jusqu’à mesurer environ 10 centimètres. Durant 2 ou 3 années, les larves de cossus gâte-bois vont se nourrir de leurs hôtes, les rendant plus fragiles, plus cassants, pouvant parfois les condamner si les chenilles sont trop nombreuses.
Les papillons femelles peuvent déposer jusqu’à 500 œufs lors de leur ponte, mais beaucoup d’entre eux ne parviendront pas à l’état larvaire.
Lutter contre les cossus gâte-bois ?
Comme pour beaucoup de ravageurs qui se nourrissent des tissus cellulaires des arbres, il est particulièrement difficile de contrôler les dégâts et les invasions des cossus gâte-bois. Quelques générations suffisent à mettre en péril la vitalité des végétaux si rien n’est fait pour les arrêter.
Pour limiter les dégâts, quelques techniques culturales ou préventives peuvent être envisagées, mais il n’existe à ce jour aucun moyen de contrôle curatif face à ces insectes. Pour freiner l’invasion et limiter la prolifération des cossus gâte-bois :
- Désherber soigneusement les zones à risques. Les terrains enherbés ou mal entretenus attirent les cossus gâte-bois.
- Les pièges à phéromone. Très efficaces faces aux nombreux lépidoptères nuisibles, les pièges sont conçus pour séduire les papillons mâles en phase de reproduction par l’usage de phéromones de synthèses des femelles. Les imagos sont condamnés avant même leur procréation, ce qui limite l’expansion de nouvelles générations d’insectes.
- Détruire les parties affectées des arbres. En coupant et brûlant les zones de développement des larves, les risques de propagations sont endigués.
- Élimination mécanique des chenilles. En cas d’attaque légère, il est possible de supprimer quelques chenilles en glissant un fil de fer dans les galeries repérées.
En se dirigeant directement dans les cellules du bois, les cossus gâte-bois se protègent de tous les traitements en surface et rendent la lutte biologique difficile. C’est pourquoi il est conseillé de limiter les risques dès les premiers signes de leur présence sur les arbres :
- sciure avec odeur de vin tourné au pied des arbres
- ouverture d’un diamètre de 1,5 cm sur la partie basse du tronc
- écoulement de sève anormal
Ne tardez pas à poser un piège à phéromone dès le mois de juin pour limiter la prolifération. Les cossus gâte-bois sont difficiles à combattre, mais la tâche est loin d’être impossible.